mercredi 7 octobre 2009

La production de plâtre


      Introduction
En retirant une partie de l'eau contenue dans le gypse d'origine,on obtient toute une gamme de produits.Cette transformation est à la base des industries de production du plâtre!Ces produits,appelés tous des plâtres,présentent des formulations chimiques intermédiaires entre celles des deux états naturellement stables: le CaSO₄.2H₂O et l'anhydrite CaSO.Les plâtres en se réhydratant,font prises et durcissent pour redonner un sulfate de calcium bihydraté,assez proche du plâtre sus-indiqué.Donc le mot secret ou l'approche théorique est hydratation-déshydratation.
Comme tels,les principes théoriques paraissent simples.Mais en fait,la fabrication de produits finis de plâtre est beaucoup plus complexe que ne laisse suggérer l'approche théorique.
En effet,la matière première provient d'une carrière que la nature lui a prodiguée des caractéristiques de gisement propres à elle;chaque mode de traitement et plus particulièrement chaque type de cuisson influe sur la qualité du produit final .La courbe,arrêtée ici au-dessus de 250°C,présente 02 paliers caractéristiques.La 1ère pente correspond au chauffage de l'installation et au chauffage de la masse gypseuse puis survient le premier palier qui caractérise la déshydratation primaire.A ce stade,le gypse se transforme en semi ou plus exactement en hémihydrate de formule CaSO₄.½H₂O,en perdant plus de 70 % de son eau initiale,dite de constitution. C'est le premier bouillon! Une fois cette réaction terminée,le bouillonnement cesse et la température de la masse du plâtre remonte:c'est la seconde pente qui va consommer ce qui reste de l'eau,soit 30 %.A partir de ce stade,d'autres composés de plâtre vont naître. Ces composés sont bien sur déshydratés,sans eau.Le premier est dit anhydrite III,appelée encore anhydrite soluble en raison de son extrême avidité pour l'eau; il est instable en présence d'humidité atmosphérique d'où des problèmes pour son stockage.Cette dernière réaction achevée,la température s'élève:l'anhydrite III se transforme en anhydrite II ;ce dernier est appelé anhydrite insoluble ou surcuit.Ainsi,en poussant la cuisson jusqu'à 1400 °C et en faisant varier la pression de vapeur dans l'enceinte de cuisson,on met en évidence 06 phases principales dans le systèmeCaSO.2HO.




      Le gypse

Le gypse est cristallisé en un système monoclinique.Il se présente au niveau moléculaire en une structure feuilletée qui alterne 2 couches de sulfate de calcium avec une couche d'eau.Le gypse sec fixe ainsi 20,93 % de son poids en eau. 

      Les hémihydrates

On les appelle indifféremment hémihydrates ou demihydrates,de formuleCaSO₄.2H₂O.Ils cristallisent dans le système rhomboédrique.L'hémihydrate sec conserve encore 6,2 % de son poids en eau,selon certains auteurs.La réalité ne serait pas aussi simple et la teneur en eau varierait dans la limite de 0,15 à 0,66 %. La formule ½H₂O ne serait alors qu'un cas particuler de "solution solide" d'insertion d'eau dans le sulfate de calcium anhydre.Il existe deux variétés principales d'hémihydrates:la variété α et β On obtient la variété α en cuissant le gypse à des pressions supérieures à la pression atmosphérique (dans des autoclaves) de façon à ce que l'eau s'élimine sous forme liquide. La variété β est obtenue de la même manière mais à la pression atmosphérique;l'eau s'élimine à l'état de vapeur sèche.C'est donc cette dernière qui est de production plus aisée,par contre les caractéristiques mécaniques de la variété α sont meilleures.
En nonobstant toute modification de prise,l'hémihydrate gaché dans l'eau se transforme en gypse à 95 %,en environ 30 minutes;l'hydratation est complète en moins de 2 heures.Les hémihydrates sont les plâtres dont la fabrication est la plus aisée,les caractéristiques mécaniques finales des produits obtenus sont comparables à celles qui résulteraient de l'utilisation des autres phases du système CaSO₄.2H₂O,la différence essentielle concerne la durée de prise;plus le plâtre est cuit ou surcuit moins il prend rapidement.Ce phénomène est appelé la réactivité du plâtre.Dans le passé,on ne savait pas comment ralentir la prise du plâtre autre qu'en introduisant une certaine quantité de surcuit mais désormais,la vitesse de prise est plutôt maîtrisée grâce à   l'emploi d'adjuvants d'origine chimique.Mais cette opération revient beaucoup plus chère et de ce fait,l'industrie moderne tend à fabriquer exclusivement des semihydrates.
       
      L'anhydrite III ou anhydrite soluble

Ce produit est considéré comme une étape intermédiaire dans la transformation des hémihydrates en anhydrite II;on peut en effet difficilement observer cette phase. D'une part,les températures industrielles nécessaires à la formation de l'anhydrite III sont de l'ordre de 180 °C en produisant de faibles quantités d'anhydrite II et d'autre part, l'anhydrite III se transforme très rapidement en semihydrate au contact de l'humidité de l'air.
L'anhydrite cristallise dans un système hexagonal,sa formule est CaSO₄.nH₂On est compris entre 0,06 et 0,11 ce qui signifie que l'anhydrite III fixe une quantité faible d'eau.L'anhydrite III est dite soluble en raison de son instabilité c'est-à-dire de son extrême avidité d'eau atmosphérique.Le processus de retransformation de l'anhydriteIII en hémihydrates est appelé réversion.Cette activité est à contrôler car l'anhydrite III est un puissant accélérateur de la prise de plâtre,chose qui n'est pas systématiquement désirée:gachez avec l'anhydrite III fait prise en quelques minutes;c'est le plâtre le plus réactif.

      L'anhydrite II,dite surcuit ou anhydrite insoluble

L'anhydrite a pour formule CaSO₄  ;elle cristallise dans un système rhomboédrique.L'anhydrite II appelé courament surcuit est produite industriellement à des températures varaiant de 300 à 700°C.L'anhydrite II est également appelée insoluble car sa cinétique d'hydratation est lente,d'autant plus lente qu'elle a été obtenue à des températures élevées.Au laboratoire,on considère conventionnellement qu'un surcuit est actif lorsqu'il est complètement hydraté après un séjour de 7 jours dans l'eau liquide.
Au-delà de 700°C,on parle de plâtre "cuit à mort";le produit ne s'hydratant que très lentement,parfois en plusieurs mois.
L'anhydrite I,de formule CaSO₄est obtenue par cuisson aux environs de 1200 °C mais cette phase n'est pas stable aux températures ordinaires car elle se transforme en anhydrite II en refroidissant au-dessous de 1200°C.

      La décomposition

Au-delà de 1400°C,l'anhydrite se dissocie en CaO (chaux vive) et SO₃c'est ce qui se passe dans certains fours artisanaux,à la surface des pierres à gypse (dite Gara à Oued Souf) qui forme la base du foyer (température très élevée),on remarque un produit d'une blancheur éclatante:c'est la chaux vive.Il est à remarquer que ce produit mélangé aux bétons de ciment à 1/4 et 3/4 donne une étanchéité imperméable.

    Pratique de la cuisson

La déshydratation des gypses est donc fonction de la température,de la durée de cuisson,de la présence ou non de diverses impuretés,de la granulométrie mais également d'autres paramètres comme la pression de la vapeur  d'eau.
La cuisson sous pression atmosphérique est dite cuisson par voie sèche:c'est la plus courante;elle conduit à la fabrication d'hémihydrate pour des températures inférieures à 200°C et de surcuit au-dessus de 350°C.
La méthode par voie sèche regroupe la majorité des procédés de cuisson utilisés pour produire des plâtres courants à utiliser dans la préfabrication ou la construction.
La cuisson sous pression de vapeur d'eau saturante est dite cuisson par voie humide;elle conduit à la production de l'hémihydrate utilisé dans la fabrication des plâtres spéciaux ,pour la prothèse dentaire et autres produits de précision.

      Broyage

Après cuisson et refroidissement,le plâtre doit généralement être broyé et tamisé de façon à acquérir les caractéristiques granulométriques usuellement attendues des différentes catégories de plâtres .La granulométrie de la majorité des différentes catégories est normalisée.Le gros plâtre de construction,employé par exemple pour dresser la 1ère couche d'enduit manuel de maçonnerie doit présenter 5% à 20% de refus au tamis 0.8 mm,20 à 40% au tamis 0.4mm.
De même le plâtre fin de construction employé employé comme couche de finition doiit présenter moins de 2% de refus au tamis 0.8 mm,moins de 15% à celui de 0.4 mm et moins de 35 % à celui de 0.2

lundi 5 octobre 2009

Les matériaux grenus au Sahara

      1°)Matériaux naturels à l'état brut
   Ces matériaux ne sont pas abondants mais se rencontrent dans les alluvions d'oueds et dans certaines terrasses.L'indice de plasticité peut atteindre 12 dans les régions du Nord de l'Algérie mais au Sud,cet indice n'est pas limité;on admettra un indice supérieur.
 
      2°)Les matériaux naturels à améliorer
   Dans les régions dépourvues de matériaux à granulométrie continue,il est indispensable d'améliorer les matériaux disponibles.D'une façon générale,on dispose de sols caillouteux (reg,plateaux,oueds) ou sableux,insensibles à l'eau mais dont la granulométrie est imparfaite et de cohésion insuffisante;c'est dans ces deux domaines que doivent s'exercer les corrections.


          2.1)Correction par apport de matériaux naturel
Du point de vue de la cohésion et contrairement aux régions humides,le problème de la correction des matériaux trop plastiques se pose rarement,car ces matériaux ne sont pas abondants et leur plasticité n'est pas nocive dans le Sud.
Du point de vue de la rectification de la granulométrie,la correction la plus économique est évidemment celle qui est obtenue par un simple mélange de matériaux naturels.Elle est employée couramment pour l'amélioration des matériaux à granulométrie continue,dépourvue de fines plastiques.Il suffit de leur incorporer,en faible quantité (5 à 15%) une matière cohésive choisie parmi les matériaux fins disponibles dans la région,de telle sorte que le produit final présente les meilleures qualités routières.
Le prix élevé des autres procédés nous incite à user le plus possible de cette méthode,notamment en ce qui concerne les très abondants cailloutis de surface à granulométrie discontinue.Ces cailloutis se présentent sous la forme :
   a/ une insuffisance de gravier et gros sables (0.2 à 5 mm),
   b/ un excès de sable fin (0.02 à 0.2 mm),
   c/ souvent une insuffisance de fines.
Le procédé classique d'amélioration de la granulométrie est le concassage des éléments grossiers,mais ça coûte chère).L'élimination du sable fin inactif étant toujours nécessaire (dépoussiérage),il est théoriquement possible d'obtenir une granulométrie continue par apport de gravier,gros sables et fines.En fait,les graviers et gros sables sont rares au Sahara.
La technique la plus courante consiste à donner de la cohésion aux matéraiux caillouteux en leur apportant "une matière liante" constituée par des fines argileuses,marneuses ou gypseuses.La proportion des fines nécessaires est en moyenne de 25 à 30 %.Les matériaux d'apport sont en général répandus en surface,incorporés par brassage ou mélange à la niveleuse;le compactage et l'arrosage sont poursuivis par la suite normalement.



      3°)La stabilisation des matériaux naturels
            3.1) Stabilisation au bitume
Les cailloutis de surface à granulométrie discontinue se prêtent à la constitution de couche de base en "sol-bitume" dosé à 4% environ de cut-back fluide.Les éléments fins à prédominance sableuse avec une faible proportion de limon,sont favorables à la stabilité.
Les arênes granitiques (en abondance dans la région du Hoggar) présentent une granulométrie continue;tous les éléments sont inférieurs à 5 mm et la proportion de fines varie de 5 à 15 %.Elles ont été employées en couches de base de chaussées lourdes par traitement à raison de 4 % de cut-back 300/400,le revêtement étant constitué par un simple enduit monocouche.


         3.2) Stabilisation aux liants hydrauliques et chimique
Nous parlerons très peu de ces procédés car l'expérience acquise dans ces deux domaines est insignifiante mais nous pouvons affirmer que ces procédés assez bon marché pourraient être efficaces après une formulation correcte du liant à ajouter.La stabilisation par adjonction de divers liants tels que le ciment,la chaux,la lignosultife (dérivée de résines),le plâtre,etc... à raison d'un dosage à déterminer mais ne devrait guère dépasser les 5 % donnera un matériau suffisamment solide,pouvant supporter une circulation respectable.Des planches d'essai seront à réaliser dans ce domaine et un suivi de laboratoire s'avère nécessaire dans l'optique d'assoir une normalisation dans ce domaine qui pourrait s'avérer rentable.

vendredi 2 octobre 2009

Le phénomène d'ensablement au Sud (3ème partie)

      3°) Méthodes de lutte contre l'ensablement
   Avant de donner un aperçu sur les réalisations ou expériences,menées ça et là,pour lutter contre l'ensevélissement des routes sahariennes par le sable d'origine éolienne,il faut noter que pour réduire au mieux les effets de ce phénomène,des précautions sont à prendre dès le départ,au moment des études géométriques:choix du tracé et technique de réalisation.En effet,le transport éolien a deux conséquences majeures:dépôt ou enlévement de sable.Là où la vitesse du courant s'affaiblit,il y aura déchargement ou dépôt et lorsque l'énergie cinétique est forte,il y aura balayage de sable.Ces deux facettes du phénomène dépendent principalement de la topographie des lieux,du sens des vents dominants dans la région,ici NE-E,et de l'existence de sable à l'état pulvérulent.On cherchera dès le départ un profil facilitant ou accélérant le courant de sable éolien;se méfier des profils en remblai de plus de un mètre de hauteur,adapter les travaux de terrassement à la topographie existante et enfin,chercher l'effet de balayage.

A la lumière des observations du phénomène de l'ensablement,il paraît que nous sommes confrontés à une alternative pour protéger nos routes et nos villes :
   ■éviter le déplacement des grains de sable en les liant fortement entre-eux (cohésion),
   ■constituer un écran (naturel ou artificiel) de manière à stopper l'avancement des dunes tout en permettant au vent de maintenir sa vitesse ou de la rendre tourbillonnaire pour éviter l'accumulation des sables charriés sur la chaussée.
Il demeure entendu que dans tous les cas de figure,l'entretien des installations sera nécessaire (intervention mécanique entre autres).
Nous citerons quelques essais effectués par plusieurs laboratoires et organismes;ces expériences concernent la stabilisation chimique des dunes en soufflerie et in-situ :
*Laboratoire de physique industrielle de la faculté des sciences d'Alger - Algérie -,
*Institut français du pétrole - Essais pour le compte de l'O.S.,
*Centre d'Esso - Research limited,filiale de Standard Oil Company - Abingdon - Angleterre sur sable d'Afrique du Nord,
*Essais de stabilisation par l'huile de pétrole au Sud de Bounguem à 450 km de Tripoli - Lybie en Janvier 1963,
*Essais de stabilisation mixte (chimique et biologique) au Sud-Ouest du Texas par Humble Oil and Refining Company,filiale américaine de la STD Oil,
*Essais de stabilisation au Sud de l'Algérie OS/Direction de l'Infrastructure,
*Essais sur la méthode des "Draa" - El-oued - Algérie en 1965 et en 1992,
*Méthodes d'écrêtement des dunes en Mauritanie,
*Méthodes des brises-vent en Mauritanie,Tunisie et Algérie.
a suivre...

mercredi 30 septembre 2009

Sable gypseux utilisé en technique routière au Sud-algérien (2ème partie).

   Dans les formations quaternaires de la grande dépression du Sahara du Nord-Est,entre Ouargla et la frontière tunisienne,le gypse abonde sous une forme très diverse appelée sable gypseux.C'est en fait un mélange de sable et d'éléments fins;le gypse ,souvent accompagné de carbonates,y figure en grains de toute épaisseur,de 2 mm à moins de 80 microns.Il est mélangé à du sable siliceux,analogue au sable éolien (diamètre des grains de 0.1 à 0.4 mm).Les proportions de sel et de sable siliceux sont très variables.Le pourcentage des fines également très variable,peut atteindre 60% pour des gisements très riches en gypse.Ces sables se trouvent le plus souvent sous une carapace de surface de même nature(Timchent) où le gypse s'est concentré et semble avoir durci par suite de l'exposition à l'air.Cette forme caractéristique d'encroûtement semble indiquer q'il y a eu remontée en surface de sels par un processus complexe d'évaporation dans les périodes chaudes et humides.
On trouve aussi dans ces mêmes régions,des gisements localisés de sable gypseux dans des dépressions où le gypse s'est accumulé par lessivage des sols voisins.La teneur en gypse est parfois très élevée mais le gypse est souvent moins divisé et parfois accompagné d'argile.On rencontre du gypse sous forme analogue mais accompagné en général d'une assez forte proportion de carbonates dans les plateaux tertiaires tels que ceux de Hassi Messaoud ou sous une carapace de surface en calcaire dur.Le sable gypso-calcaire remplit les intervalles de cailloux calcaires mi-durs et anguleux.Cette couche forme ainsi un tout venant facile à extraire dans les zones où la "dalle" de surface est disloquée;il constitue un matériau routier très intéressant qui a été utilisé pour la route Ouargla-Hassi Messaoud (80 km).Sa résistance à la compression simple dépasse généralement 20 bars.
      2°) Exécution des chaussées en sable gypseux
   La première réalisation fût un chantier en régie,entrepris en 1953 près d'El-oued,dans la traversée des Oasis du Souf,région où la pierre à platre ou gypse,seul matériau dur,est utilisé par les maçons locaux.On utilisa la croûte gypseuse de surface en blocage à la main;les intervalles ou "interstices" sont garnis de sable gypseux pulvérisé;après humidification et compactage, l'ensemble se soudait pour former une croûte très dure,reproduisant la carapace naturelle.On remplaça ensuite la mise en oeuvre à la main par un répandage au camion de "tout-venant",blocs et sables mélangés,qui étaient ensuite écrasés au cylindre sur la route après arrosage.La couche de chaussée ainsi réalisée fut recouverte d'un sand asphalt(sable à bitume) à base de sable de dune.
Cette réalisation ayant donné de bons résultats pour une ciculation peu intense et assez légère et qui servit de base "technique" aux réalisations futures:Biskra-Touggourt et Biskra-El-oued,lancées en 1955.
La teneur en gypse devrait être supérieure,en principe,à 30%.
Des désordres localisés se sont apparus dans les traversées de chott et dans les dépressions.Ceci est due à des fines argileuses très actives dans le matérau gypseux et où,probablement,le phénomène de capillarité des eaux séléniteuses du chott a joué un role prépondérant.
A suivre...

samedi 26 septembre 2009

Coordonnées géographiques des localités de la Wilaya d'El-oued

Vous trouverez ci-dessous les coordonnées des localités de la Wilaya d'El-oued et que nous complèterons au fur et à mesure.
                                 Région du Souf
  Localité                     Latitude                  Longitude
Sahbane                     33.167445                6.749725
El-Ogla                      33.231796                 6.961212
Bougoufa                   33.093843                 6.810150
Chegamat                  33.236390                 6.803284
El-oued                      33.366091                  6.860962
Robbah                      33.279741                 6.910400
Lizerg                        33.399632                 6.969109
Oudei Turk               33.247589                  6.663551
Ouarmas                   33.415395                  6.775131
El-Arfgi                     33.514492                  6.668701
Guémar                     33.488726                  6.800537
Réguiba                     33.565428                 6.720886
Drimini                      33.557418                  6.936493
Débila                       33.515064                  6.953659
Hassani Abdelkrim  33.476127                  6.899414
Oum Sahouine          33.301265                  6.816673
Hassi Khalifa            33.589455                 7.018890
Mouih Cheikh          33.363800                  7.689780

                               Région de Oued Rhir
Djamaa                     33.532237                  5.992355
Zaouiet      Riab       33.575726                   5.982742                                                
El-Arfiane                33.632344                   5.984802
Tinedla                     33.679211                   6.041794
Sidi Amrane             33.499033                   6.019135
Chemoura                33.465817                   5.968323
Ourlana                    33.551123                   5.993729
Sidi Khélil                33.833350                   5.949097
M'Raier                   33.953043                   5.923004
Dendouga                 33.959308                   5.972443
Bordj de Chegga      34.436363                   5.901718
Still                           34.249838                    5.917511
Oum Tiour                34.155000                   5.838547

mercredi 23 septembre 2009

Le phénomène d'ensablement au Sud

1°)Introduction

A ma connaissance,il n'existe pas actuellement de technique ou méthode tendant à lutter efficacement contre le phénomène d'ensablement des voies de communication ou même des villes toutes-entières,ou du moins à réduire ses effets à des prix raisonnables;mais plutôt un certain nombre de recommandations et de méthodes millénaires nées,en Algérie,dans l'erg oriental.
C'est un aspect très important qui concerne non seulement le constructeur de routes et voies ferrées,mais aussi l'agronome,l'urbaniste,l'industriel,le météorologiste,le géographe...soit tout le monde, et exige pour sa maîtrise des expérimentations souvent onéreuses.
Cet exposé est une modeste contribution dans l'approche du phénomène.

2°)Phénomène de l'ensablement

En Algérie,l'envahissement des infrastructures routières reste toujours d'actualité,dans les régions de déplacement de sable.L'erg oriental demeure la région névralgique de ce phénomène
grandiose,de part l'accumulution unique au monde de sable d'origine éolienne.
L'eau étant l'ennemi numéro un des routes de par le monde mais ici c'est le mouvement des masses de sable qui en est!Au contraire le manque de pluviométrie va ouvrir une large sélection de matériau utilisable en corps de chaussée,tels que les encroûtements gypso-calcaires abondants au sud de l'Atlas saharien ainsi que les matériaux à squelette,dits grenus.
En effet le danger ne réside pas dans la présence de sable proprement dit mais plus exactement dans son mouvement provoquée par l'unique force motrice du vent.
L'effet le plus dévastateur se situe d'abord dans le déplacement de ces énormes masses constituées de petits grains de silice sans aucune cohésion,puis dans leur accumulation par dépôt à des zones où leur progression est ralentie.Les types de déplacement de sable connus dans le monde,sont généralement admis sous trois formes :

2-1) En suspension

Des matériaux très fins tels que le gypse,l'argile ou le calcaire se mélangent au sable de dune à des faibles proportions.La suspension est spécifique aux grains extrêmement fins (diamètre<0.2 mm) soulevés par des mouvements ascendants et tourbillonnaires de l'air.L'effet principal étant la diminution de la visibilité provoquée par des nuages de poussières.

2-2) Par sautillement ou saltation

C'est le phénomène le plus fréquent et de surcroît responsable du déplacement d'environ 80% du volume de sable éolien.Il concerne les grains de dimètre supérieur à 0.2 mm,animés d'une vitesse supérieure à celle du mouvement tourbillonnaire et progressant par bond;à la manière d'une balle élastique.
Selon la nature du sol,les grains en tombant,rebondissent et/ou font rebondir d'autres grains.Ce mécanisme de progression par saut,une fois déclenché,se maintient de lui-même à partir d'une certaine vitesse appelée :vitesse critique.

2-3) Par reptation ou roulement

Ce troisième mode de déplacement est spécifique aux grosses particules de sable que le vent ne peut soulever.Ells roulent sur elles mêmes et sont animées par les effets de sautillement d'autres

     3°) Méthodes de lutte contre l'ensablement

Avant de donner un aperçu sur les réalisations ou expériences,menées ça et là,pour lutter contre l'ensevélissement des routes sahariennes par le sable d'origine éolienne,il faut noter que pour réduire au mieux les effets de ce phénomène,des précautions sont à prendre dès le départ,au moment des études géométriques:choix du tracé et technique de réalisation.En effet,le transport éolien a deux conséquences majeures:dépôt ou enlévement de sable.Là où la vitesse du courant s'affaiblit,il y aura déchargement ou dépôt et lorsque l'énergie cinétique est forte,il y aura balayage de sable.Ces deux facettes du phénomène dépendent principalement de la topographie des lieux,du sens des vents dominants dans la région,ici NE-E,et de l'existence de sable à l'état pulvérulent.On cherchera dès le départ un profil facilitant ou accélérant le courant de sable éolien;se méfier des profils en remblai de plus de un mètre de hauteur,adapter les travaux de terrassement à la topographie existante et enfin,chercher l'effet de balayage.
A la lumière des observations du phénomène de l'ensablement,il paraît que nous sommes confrontés à une alternative pour protéger nos routes et nos villes :
■éviter le déplacement des grains de sable en les liant fortement entre-eux (cohésion),
■constituer un écran (naturel ou artificiel) de manière à stopper l'avancement des dunes tout en permettant au vent de maintenir sa vitesse ou de la rendre tourbillonnaire pour éviter l'accumulation des sables charriés sur la chaussée.
Il demeure entendu que dans tous les cas de figure,l'entretien des installations sera nécessaire (intervention mécanique entre autres).
Nous citerons quelques essais effectués par plusieurs laboratoires et organismes;ces expériences concernent la stabilisation chimique des dunes en soufflerie et in-situ :
*Laboratoire de physique industrielle de la faculté des sciences d'Alger - Algérie -,
*Institut français du pétrole - Essais pour le compte de l'O.S.,
*Centre d'Esso - Research limited,filiale de Standard Oil Company - Abingdon - Angleterre sur sable d'Afrique du Nord,
*Essais de stabilisation par l'huile de pétrole au Sud de Bounguem à 450 km de Tripoli - Lybie en Janvier 1963,
*Essais de stabilisation mixte (chimique et biologique) au Sud-Ouest du Texas par Humble Oil and Refining Company,filiale américaine de la STD Oil,
*Essais de stabilisation au Sud de l'Algérie OS/Direction de l'Infrastructure,
*Essais sur la méthode des "Draa" - El-oued - Algérie en 1965 et en 1992,
*Méthodes d'écrêtement des dunes en Mauritanie,
*Méthodes des brises-vent en Mauritanie,Tunisie et Algérie.

      4°)Origine et définition de la méthode des "Draâ"

   La méthode traditionnelle des"Draâ" de lutte contre l'ensablement a déjà retenu l'attention de plusieurs constructeurs d'infrastructures en Algérie.C'est une méthode ancestrale du génie local qui a dû comprendre profondément le phénomène de déplacement de sable sous l'effet éolien,et préconisa plusieurs méthodes de lutte contre l'ensablement,en fonction des conditions ad hoc.Parmi ces expériences,celle dite du "Draâ" est parmi la plus appropriée pour les tracés linéaires.
En 1959,elle a été décrite dans un article traitant du "problème routier dans le Sahara oriental" de Monsieur  J.Agtier et publié dans la revue générale des routes,ainsi que par deux Ingénieurs des ponts et chaussées,MM Salat et Drocourt,respectivement en 1963 et en 1965.Des essais in-situ auraient même étaient initiés par Monsieur A.Daheur alors subdivisionnaire d'El-oued,sur l'axe El-oued - Still sur la RN48.Mais il semblerait qu'ils ne furent pas poursuivis jusqu'au bout.
Cette technique spécifique à la région du Souf (El-oued au Sud-Est algérien) fût mis au point depuis des temps immémoriaux par l'ingéniosité et l'instinct de conservation du paysan phoeniciculteur durant son très long et dur combat pour protéger sa palmeraie,donc sa propre existence,contre le danger quasi permanent du sable éolien qui tend à tout ensevelir sur son passage.
Il fallait à tout prix dominer le vent,sinon utiliser son énergie positivement,et c'est ainsi qu'il préserva son "Ghout" (une dénivelée ou excavation).Le creusement est nécessaire à la plantation des palmiers qui puiseront leur propre eau de la nappe phréatique,sans aucune intermédiaire. L'extérieur ou le poutour sera protégé par des haies en palmes sèches (Zerb - Zroub) concaves ou circulaires,surmotées sur des dunes protectrices (jetées) protégées contre l'enfouissement par des matériaux locaux (louss,tercha).Cette concavité régulière va permettre au vent de circuler sans entrave,sans ralentissement ce qui évite au sable de s'accumuler.Nous soulignons ici que la hauteur des jetées est réglementée par le droit coutumier (qu'on aura l'occasion d'en parler) car elle pourrait être la cause d'ensablement chez le voisin,d'où des litiges.
Les spécialistes règlent les différents dans ce milieu agraire situé en plein dans l'erg oriental grâce au bon sens et à leur connaissance prouvée des effets du vent.
Les draâ dénommés localement "Gaouatia" sont construits en forme d'écran à section triangulaire ou conique (dome) à base de sable, à talus en pente naturelle et recouverts de matériaux protecteurs,cohérents ou grenus ,pour éviter le transport de sable par le vent .
Pour la protection de routes,ils sont disposés de 10 à 20 mètres de la plataforme selon sa hauteur,en une ou mieux en deux rangées ou plus.Ils sont orientés de manière à dévier le vent pour éviter les dépôts de sable sur la chaussée et faire obstacle au déplacement des dunes.L'accumulation du sable est pratiquement inexistante du côté sou-vent du draâ.
Quelques expériances ont été menées récemment par les secteurs concernés.Les avantages ont été les suivants,après une année d'observation :
   ■il n'y a pas eu d'ensablement immédiat sous l'action du vent,donc la circulation a été assurée,en tout temps,
   ■l'intervention des engins s'est faite après la tempête de sable (action différée),ce qui préserve les moyens matériels des dangers de sable sur la mécanique,
   ■préservation des accotements et diminution des risques d'accidents.

Sable gypseux utilisé en technique routière au Sud-algérien (1ère partie).

1°)Le gypse,matériau routier
Ce matériau est utilisé dans les routes du Sud et des hauts-plateaux (zones arides et semi-arides).Il n'y a pas de risque d'imbibition complète.Cela permet de sortir du cadre habituel de la technique routière normalisée.Le gypse fait prise après séchage!
Malgré de nombreuses études,les propriétés du gypse utilisé dans la technique routière ne sont pas entièrement élucidées et des recherches restent encore à faire.Les règles suivies jusqu'ici,dans cette technique,sont donc essentiellement empiriques.
La forme classique en fer de lance se rencontre parfois dans les dépressions où le gypse s'est recristallisé après dissolution.Plus souvent dans les formations géologiques anciennes,notamment le crétacé.Le gypse se présente en couches assez minces,à texture fibreuse ou à gros cristaux,alternant avec les couches de marne.Sous toutes ces formes,il est unitilisable dans les corps de chaussée.
A suivre...